l'arrivée d'un filleul, l'arrivée d'un vassal, l'arrivée d'un homme perdu...

par **Argawaen** Ven 22 Juil - 11:38

Argawaen avait chevauché durant plusieurs jours afin de se rendre au domaine de la fille de Lily, cela allait être la première fois qu'il allait mettre les pieds et il se demandait comment Catherine allait l'accueillir. Lors de leur dernière rencontre il lui avait annoncé le décès de sa défunte mère et il se demandait si elle accepterait de le revoir...
La charge de lui avouer cela avait été des plus difficiles et le Dehuit avait pu s'apercevoir qu'elle restait tout de même une jeune femme sensible.

En même temps c'était normal mais il avait connu des personnes qui n'avaient pas réagit de façon aussi... Forte... Argawaen pouvait apercevoir la silhouette du domaine au fur et à mesure qu'il avançait, sa monture Elros était vieille, ce vieux cheval qui avait appartenu à son père avait fait son temps mais il ne pouvait se passer de ce vieux compagnon. C'était la seule chose vivante qui restait de son défunt père et il comptait bien le garder le plus longtemps possible.

On y est presque mon beau... Courage... Ce sera bientôt ton dernier voyage, tu pourras profiter des pâturages de Lugan en paix...

Oui il parlait à sa monture, sans savoir pourquoi il retrouvait un peu de réconfort parfois quand il était seul, Dehuit avait été habitué dans son passé à travailler seul, mais aujourd'hui il connaissait la vie de famille et il avait du mal à s'en défaire. Le changement peut faire bien des choses...
Arrivant à l'entrée l'homme chercha du regard un poste de garde ou quelconque endroit où il pourrait s'annoncer et trouva un semblant de cela.

Du haut de sa monture il s'adressa au garde.

Buongiorno ! Prévenez Catherine_Elisabeth que le Senher de Lugan vient d'arriver. J'aimerais lui parler.

Dehuit posa sa main sur le pommeau de son arme et patientait tranquillement.

par **Henri** Lun 25 Juil - 10:29

Henri était complétement abattu.
Il avait perdu la Comtesse, et ne s'en remettait pas. Comment avait il pu la laisser se rendre à la cour des miracles seule.
Mais elle lui avait fait promettre de prendre soin de Catherine, et il savait pas se couper en deux, hélas.
Aujourd'hui il lui restait plus qu'à tenir sa dernière promesse, et veiller à la sécurité de la petite princesse.
Et là, il se planterait pas !

La gamine avait un caractère très proche de celui de sa mère, en plus peste, têtue et agaçante. Mais il désespérait pas. Et en ce moment, depuis la terrible nouvelle, elle s'était calmée. Enfin du moins c'est c'qu'il croyait. Encore une fois, il ignorait les escapades de la blondinette.

Pour l'heure il effectuait une petite ronde avec ses deux recrues, près de la herse.
Une voix familière se fit entendre derrière les grilles.

Soupir de soulagement du vieux garde. C'était l'seigneur de Lugan. Il aimait bien cet homme. Un homme de confiance et Lily le considérait comme un fils.
Cela fera sûrement du bien à Catherine de le voir.

Il cria au garde à l'entrée de lever les grilles puis s'avança pour saluer l'arrivant

B'jour Seigneur ! J'suis vraiment content d'vous voir ! Quelle tristesse.... Quelle tragédie... J'vous jure que j'me tuerai d'mes mains tant j'm'en veux, si j'avais pas promit à Mzelle Lily d'veiller sur sa fille... Ah la la la...

L'pauvre garde avait quasiment les larmes aux yeux.

V'nez, on va avancer jusqu'à l'entrée, pis on s'occupera d'vot monture, l'a l'air bien fatiguée. Mzelle Catherine doit pas être loin. J'suis certaine qu'elle vous a vu d'puis sa fenêtre. Elle l'a quitte pas d'puis qu'elle est rentrée

par **Argawaen** Lun 25 Juil - 11:38

Henri faisait son arrivée, un sourire en le voyant puis il entra lorsque les grilles s'ouvraient.
Dehuit descendit de sa monture et se plaça devant Henri.

J'aurais aimé vous revoir dans d'autres circonstances Henri, c'est une nouvelle qui me hante chaque jours et si je suis ici c'est pour revoir Catherine... Je suppose qu'elle ne doit pas être dans son assiette...

Posant sa main sur l'épaule d'Henri Argawaen poursuivit.

J'espère seulement qu'elle ne m'en voudra pas pour ce qu'il s'est passé à la Cour des miracles et qu'elle saura me pardonner.
Dans tous les cas je suis venu ici pour la voir...

Argawaen fit un pas en avant et attendit Henri.

J'vous suis.

par **Catherine_Elisabeth** Mar 26 Juil - 19:40

Catherine se trouvait dans son boudoir à ce moment là. Et en effet, comme depuis quelques jours, elle était assise sur le rebord de la fenêtre et observait l'extérieur.
La vue qu'elle avait était extraordinaire dans cette pièce. Elle l'avait choisit aussi pour ça.
Elle voyait quasiment toute la surface du domaine sur le devant.

Les jardins, le lac, la forêt, et la herse.
Elle aimait savoir qui arrivait dans le lieu. Parfois elle imaginait que sa mère franchirait la grille. Que tout n'était qu'un mauvais rêve... Mais bien entendu, cela n'arrivait jamais.

Elle avait donc aperçut Argawaen entrer, et Henri aller à sa rencontre.
Sans plus attendre, elle avait quitté son lieu de prédilection pour les rejoindre.

La demoiselle n'avait pas prit la peine de changer de robe, ou de se coiffer comme à son habitude. Cheveux tombant jusqu'en dessous de la taille, simple houppelande blanche en signe de deuil, les yeux rougis par les larmes qui ne cessaient jamais de couler la nuit, quand elle était seule.

Elle sortit donc du castel au moment où ils approchaient des portes. Henri l'ayant aperçut se retira discrètement, pour les laisser.
La petite princesse fit encore quelques pas vers celui qui comptait tant pour sa mère et s'arrêta à quelques mètres.

Elle voulait garder un regard fier, ou même stoïque, mais c'était pas facile. Depuis la nouvelle, depuis qu'ils étaient venus la récupérer à la Cour des Miracles, elle s'était enfermée dans une solitude pour ne pas montrer ses sentiments, mais là ce fut trop dur, et elle craqua.
Sans même dire un mot, les larmes recommencèrent à couler sur son visage

par **Argawaen** Mar 26 Juil - 21:02

Dehuit avançait tranquillement aux côtés d'Henri quand ce dernier se retira à la vue de la maîtresse des lieux. Légère boule au ventre l'homme s'arrêta et la regardait approcher.
Elle les avait fait cavaler à la Cour des miracles pour la retrouver et avait inquiété beaucoup d'entre eux.

La fille de Lily s'arrêta à quelques mètres de lui, leurs regards se croisèrent, l'homme pouvait y voir une certaine peine, et ça il s'en doutait plus ou moins... Il avait annoncé la nouvelle à la jeune femme et il avait sans doute manquer de délicatesse dans ses paroles. Enfin tout ça il ne le savait pas.

Argawaen remarqua des larmes qui coulaient sur les joues de la jeune femme, instinctivement, et en tant que père l'homme s'avança jusqu'à elle et l'enlaça doucement en frottant son dos délicatement.

Je sais la peine que vous avez Donà... Je n'ai pas connu ma mère et mon père est mort quand j'étais encore un gamin... Je vous promet d'être présent pour vous comme votre mère l'a fait pour moi... Vous en avez ma parole.

Se détachant d'elle et essuyant les larmes de la jeune femme l'homme poursuivit.

Séchez moi ces vilaines larmes, cela ne va pas bien avec votre teint. Et faite moi un joli sourire.

Souriant en coin l'homme attendait sa réaction.

par **Catherine_Elisabeth** Mar 26 Juil - 23:28

Quand elle fut dans les bras d'Argawaen, elle laissa ses larmes venir encore plus, soulagée de pouvoir se laisser aller avec quelqu'un.
Son père ne lui avait pas encore donné signe de vie depuis la terrible nouvelle, encore une fois, il disparaissait de sa vie.

Les paroles qu'il lui dit la réconforta quelque peu, même si elle avait du mal aujourd'hui à croire aux promesses. Elle n'avait pas encore cessé d'espérer, heureusement.
Quand il s'écarta d'elle, elle tenta d'arrêter de pleurer, et essuya d'un revers de main les dernières larmes au coin des yeux.
Elle tenta même un sourire mutin, à sa demande. C'était léger, mais il y avait du progrès tout de même.

Je vous remercie d'être venu... Je sais combien maman vous aimait, et sachez que je ne vous en veux pas de ce qui est arrivé. J'en veux à ceux qui résident à la Cour des Miracles, et croyez moi, un jour ils payeront.

Elle se mordit légèrement la lèvre puis reprit

Cela vous dit un peu de liqueur de violette et un bon repas ? J'ai faim...

En même temps, cela faisait bien 3 jours qu'elle n'avait rien avalé. Et à cet instant l'appétit venait de lui enfoncer un poignard dans le ventre

par **Argawaen** Mer 27 Juil - 10:36

Voyant la jeune femme sourire légèrement le Dehuit ne put s'empêcher de sortir un " Bah voilà c'est quand même mieux ".
L'homme comprenait que trop bien le désir de Catherine, cela avait fait comme lui après la mort de son père, il était partit en Italie et s'était engagé dans une armée de mercenaires, ne croyant plus en rien, ayant soif de sang et de vengeance il avait perpétré des massacres avec une bande de compagnons aussi sauvages que lui à l'époque...

Puis était venu ensuite le retour en France après une blessure, son installation en Limousin et la découvert du Masque... La Cour des Miracles... Pas de lois, pas de contraintes, libre comme la moindre brise. Enfin tout ça était du passé...

Soyez patiente Donà, cela arrivera, mais sachez une chose... Je connais la Cour comme ma poche, et si ce n'est pas elle qui vous prendra ce sera ceux qui y vivent. Alors surtout ne faite rien de stupide... La perte de votre mère est largement suffisante pour que ce soit vous qui y passiez également...

Il haussait un sourcil en l'entendant dire qu'elle avait faim, après tout si elle s'était confinée dans ses quartiers durant trois jours comme lui avait dit Henri cela été plutôt logique.
Dehuit posa la main sur le pommeau de son arme et prit le bras de la jeune femme.

Hé bien allons-y, je ne serais pas contre quelques légumes et un bon gros morceau de viande fraîche.

par **Catherine_Elisabeth** Mer 27 Juil - 21:40

Ne rien faire de stupide... Il était un peu tard pour ça aujourd'hui. Un plan avait déjà été mit en place, et elle en avait déjà écrit l'introduction.
Mais ça, personne ne savait, et elle garderait le secret.
Car c'était dangereux, et elle se doutait que si quelqu'un l'apprenait, surtout lui en connaissance de cause, ils mettraient fin au livre avant même le premier chapitre.

Elle se contenta d'un hochement de tête en signe d'acceptation, puis l'invita à la suivre à l'intérieur du Castel.

Tout en franchissant la porte elle répondit

Nous allons dans un des petits salons. Je dirai à Marie Louise au passage d'aller préparer tout cela.

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